Page:Sue - Arthur, T3, 1845.djvu/29

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il est affreux ; et cependant je suis sûr qu’il marche comme un dauphin… Tenez, regardez l’immense envergure de ses antennes, qu’il vient de hisser.

J’interrompis Falmouth pour lui montrer, à trente pieds au-dessous, son lieutenant Geordy, qui, s’avançant avec précaution le long du rivage, semblait craindre d’être vu. Avait-il à traverser une partie de la grève éclairée par la lune, au lieu de marcher directement, il faisait un détour pour se tapir derrière quelques gros blocs de rochers qui bordaient la côte en cet endroit, et se traînait en rampant.

— Que diable fait donc là Geordy ? — dit Falmouth en me regardant avec étonnement.

Nous continuions à suivre Geordy des yeux, lorsque nous le vîmes s’arrêter brusquement, se jeter dans l’enfoncement d’un rocher et s’y blottir.

Par un mouvement d’imitation machinale, Falmouth et moi nous nous arrêtâmes en même temps. Entendant alors un bruit de voix, nous avançâmes la tête avec précaution, et nous vîmes aborder la chaloupe qui avait remorqué le mystic à la pointe de la baie.

Une douzaine de matelots, portant de longs bonnets catalans en laine rouge et des vestes