Page:Sue - Arthur, T3, 1845.djvu/31

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vait de retraite à Geordy ; au moyen de pinces de fer, ils soulevèrent péniblement une large pierre, qui fermait une ouverture sans doute très-spacieuse, car ils en tirèrent à la hâte plusieurs caisses et quelques barils fort pesants, qu’ils transportèrent dans la chaloupe.

Au risque de nous faire découvrir, Falmouth partit d’un bruyant éclat de rire, et me dit :

— Ce sont tout bonnement de braves Smogglers qui ont caché là leur contrebande, de peur de la visite des douaniers ou des gardes-côtes français, et qui s’apprêtent à remettre en mer cette nuit avec ce fruit défendu. Cela m’explique pourquoi ils ont un navire qui doit si bien marcher.

— Mais, — lui dis-je, — si cela était, pourquoi le lieutenant de votre brick, qui n’est ni garde-côte ni douanier, viendrait-il les épier ainsi ?

— Vous avez raison, — reprit Falmouth, — je m’y perds ; voyons donc la fin de tout ceci.

Dix minutes après l’embarquement des caisses, la chaloupe, si chargée qu’elle enfonçait presque au niveau de l’eau, regagna péniblement le mystic qui venait de hisser ses dernières voiles.

À peine l’embarcation avait-elle pris le