Page:Sue - Arthur, T3, 1845.djvu/32

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

large que Geordy s’élança de sa cachette, et courut de toutes ses forces dans la direction de la haie où était mouillé le yacht ; mais celle fois le lieutenant, au lieu de se glisser derrière les rochers, suivit le bord de la grève, et les marins de la chaloupe l’aperçurent à la clarté de la lune.

Aussitôt l’homme au caban noir, placé à la poupe, se leva, abandonnant son gouvernail, prit un fusil, et ajusta vivement Geordy.

La lueur brilla dans l’obscurité, le coup partit…

Quoiqu’un second coup de feu eût suivi le premier, Geordy ne nous parut pas blessé, car il continua de courir jusqu’à un détour de la côte où nous le perdîmes de vue.

— Regagnons le mouillage de la goélette, — dis-je à Falmouth, — il sera peut-être temps encore de nous rendre à bord de ce mystic, et d’obtenir justice de son attaque.

Tout en courant précipitamment le long de la rampe des rochers, nous voyions toujours la chaloupe forcer de rames pour rejoindre le mystic.

En peu d’instants elle l’eut atteint, fut hissée à bord, et le bâtiment ouvrant au vent du nord ses grandes antennes, comme deux ailes im-