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CHAPITRE XXXI.

LA TRAVERSÉE.


Nous étions partis de France depuis trois jours ; le vent, jusqu’alors favorable, nous devint contraire à la hauteur de la Sardaigne.

Sans être positivement sûr d’être attaqué par le mystérieux bâtiment, dont le départ avait été si brusque et si hostile, Falmouth avait recommandé au capitaine de son yacht de se tenir continuellement sur ses gardes. Les caronades de la Gazelle furent donc chargées à mitraille, les armes préparées dans le faux-pont, et la nuit un matelot resta continuellement en vigie, afin d’éviter toute surprise.

Je ne pouvais me lasser d’admirer le calme et la douceur des deux jeunes officiers de la goélette, leur activité silencieuse et le sentiment plein de tendresse qui semblait les attacher l’un à l’autre, et mettre, — si cela peut se dire, — leurs actions les plus indifférentes à un touchant unisson.

Je remarquai aussi que, lorsque la manœuvre exigeait que Williams ou Geordy fissent devant