Page:Sue - Arthur, T3, 1845.djvu/39

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Falmouth quelque commandement, leur voix savait conserver un accent respectueux pour le lord jusque dans les ordres qu’ils donnaient en sa présence. Cette nuance me parut d’un tact exquis, ou plutôt l’expression d’une nature très-délicate.

Geordy obéissait à Williams, son aîné, avec une soumission joyeuse ; rien enfin n’était plus charmant à observer que la mutuelle affection de ces deux frères, qui à chaque instant s’interrogeaient et se répondaient du regard, s’entendant ainsi, au sujet de mille détails de leur service, avec une rare sagacité, ou plutôt avec une sympathie merveilleuse.

J’avais eu la curiosité de connaître la cabine qu’ils occupaient à l’avant.

J’y vis deux hamacs d’un blanc de neige, une petite table et une commode de noyer luisante comme un miroir ; deux portraits grossièrement mais naïvement peints, dont l’un représentait leur mère, figure grave et douce (ils lui ressemblaient extrêmement tous deux), l’autre leur père, dont les traits mâles et ouverts respiraient la bonne humeur et la loyauté. Entre ces deux portraits, et pour tout ornement, les armes des deux frères se détachaient des lambris de chêne de leur petite chambre.