Page:Sue - Arthur, T3, 1845.djvu/43

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

devaient perdre toute leur âcreté en s’épanchant dans un cœur ami.

L’accent de sa voix était si vrai, ses traits avaient une expression de sincérité telle, que j’avais complètement oublié ma défiance ; je me livrais avec bonheur à tout l’entraînement d’une affection que je ne connaissais pas encore.

Puis venaient des causeries sans fin dont je ne saurais dire l’attrait. L’imagination de Falmouth était vive et brillante ; son esprit était très-orné. Nous possédions tous deux des connaissances assez variées, assez étendues : aussi n’eûmes-nous jamais un moment d’ennui, malgré les longues heures de la traversée.

À mesure que notre intimité augmentait, ma croyance en moi et en Falmouth devenait plus grande. Je me sentais heureux et meilleur, un nouvel avenir s’offrait à moi ; j’avais assez de courage pour ne pas soumettre cette félicité si jeune et si fraîche à une desséchante analyse. Je me laissais naïvement aller à des impressions que je trouvais si pures et si bienfaisantes.

.........................

Nous étions en mer depuis cinq jours.

Un soir, assez tard, sur les onze heures, ayant laissé Falmouth dans le salon, je montai