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Page:Sue - Arthur, T3, 1845.djvu/61

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du pont et me jeter par-dessus le bord de la goélette.

S’il était rigoureux, je ne l’étais pas moins.

Le désir ardent de venger Falmouth, la colère, et dirai-je cette puérilité, le dégoût de sentir le souffle de ce brigand sur ma joue, me donnèrent de nouvelles forces.

Dégageant une de mes mains de ses mains nerveuses, je pus heureusement prendre le pirate à la gorge… J’y sentis le cordon d’un scapulaire, je le tordis autour de mon poing, et je donnai brusquement deux ou trois tours.

Je commençais probablement à étrangler mon adversaire, car je m’aperçus que son étreinte faiblissait…

Par un hasard heureux, un mouvement du bâtiment nous fit trébucher tous deux.

Déjà épuisé, le pirate tomba les reins cambrés sur le plat-bord du yacht… un dernier effort, et je le jetais à la mer… J’allais y parvenir en me précipitant sur lui de tout mon poids, lorsqu’il me mordit au visage avec fureur…

Quoique plusieurs coups de feu projetassent à ce moment une vive lueur, et que le capuchon du pirate fût à moitié relevé, je ne pus distin-