Page:Sue - Kernok le pirate, extrait de Le Roman no 697-706, 1880.djvu/52

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par la balle, avait volé en éclats.

Quand Zéli entra, Kernok, renversé en arrière, le pistolet encore à la main, riait de la frayeur de Mélie, qui, pâle et tremblante, s’était réfugiée dans un coin de la chambre.

« Eh bien ! Zéli, dit le pirate, eh bien ! mon vieux loup de mer, tes demoiselles s’amusent-elles bien là-haut ? — Je vous en réponds, capitaine ; mais ces dames attendent la surprise :

— La surprise ? Ah ! c’est vrai ; écoute… » Et il dit deux mots à l’oreille de Zéli. Celui-ci recula d’un air étonné, ouvrant sa large bouche.

« Comment… vous voulez…

— Certes, je le veux. N’est-ce pas une surprise ?…

— Et une fameuse, qui sera drôle encore… J’y vais, capitaine. » Kernok monta bientôt sur le pont avec Mélie. À son aspect, ce furent de nouveaux cris de joie.

« Hourra pour le capitaine Kernok, hourra pour sa femme, hourra pour L’Épervier ! ! ! » Une fusée partit du San-Pablo, qui était en panne à deux portées de fusil du brick. Elle décrivit sa courbe, et retomba en pluie de feu.

« Capitaine, voyez donc cette fusée, dit le lieutenant.

— Je sais ce que c’est, mon brave. Allons, allons, enfants, faites circuler le rhum et le genièvre. Un verre à moi, un verre à ma femme ! » Mélie voulut refuser ; mais comment résister à son doux ami ?

« Vivent les camarades et les braves enfants du