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Page:Sue - La Bonne aventure, Tome 2, 1851.djvu/195

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— Anatole ! que dis-tu ? — s’écria Jérôme aussi surpris qu’effrayé de l’expression de sinistre méchanceté qui venait soudain contracter les beaux traits d’Anatole ; — toi humilié, toi méprisé ? Et ces dédains, tu les as subis ?

— Pardieu ! — répondit Ducormier avec un éclat de rire sardonique. — Tu ne connais pas ces gens-là, te dis-je ! Avec eux jamais un acte que l’on puisse relever : ils savent si bien vivre ! Jamais un mot dont on puisse s’offenser : ils sont si polis ! Pourtant leur accent, leur physionomie, leur attitude, tout jusqu’à leur silence même est ironie ou dédain, lorsqu’on a le secret de ces natures insolentes, hypocrites et corrompues !

— Anatole, ton langage me confond et