Page:Sue - La Bonne aventure, Tome 2, 1851.djvu/196

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m’alarme, reprit tristement le médecin ; — d’après tes premières lettres, je te croyais heureux chez ton ambassadeur, puisque tu ne l’avais pas quitté. Comment ! tu as souffert, dis-tu, tant d’humiliations, et tu es resté là pendant quatre ans ?

— Oui, — répondit Ducormier avec un mélange d’amertume, de honte et de rage ; — oui, parce que cela est fatal ! oui, parce que dès qu’on a hanté ce monde maudit, toute autre société vous devient insupportable, mordieu ! Il faut bien l’avouer, et ma haine s’en augmente, l’élégance, le luxe, la grâce, le goût exquis, la poésie de la vie enfin ne se rencontrent que là ; ailleurs tout paraît mesquin, vulgaire et bourgeois. Je le sais bien, moi ! Quelle était ma position chez ces gens-