Page:Sue - La Bonne aventure, Tome 3, 1851.djvu/38

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vraie demoiselle, c’est autre chose ; aussi, en l’entendant parler de tous ces grands seigneurs, de toutes ces belles dames qu’il voyait, nous disait-il, tous les jours ; de ces fêtes, de ces bals superbes, qu’il nous dépeignait à nous éblouir, j’ai été d’abord comme honteuse du pauvre petit dîner que nous lui donnions dans notre arrière-boutique, et puis après, ma foi ! je me suis dit : Dame ! on est ce qu’on est, on donne ce qu’on a ; nous recevons M. Anatole de tout cœur, il doit être de tout cœur avec nous, puisque c’est un des meilleurs amis de Joseph, et mon embarras s’en est allé comme il était venu. D’ailleurs, M. Anatole a été très aimable, seulement, je l’ai trouvé un peu trop moqueur ; mais du reste, il parle si joliment, il sait tant d’histoires, que notre soirée a passé comme