Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 1-2.djvu/105

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sourire pour les rassurer. Voyons, ces grands yeux sont-ils bien ouverts ?

— Regarde, Dagobert, dirent les petites filles en souriant à leur tour, et ouvrant leurs yeux bleus de toute leur force.

— Allons, allons, dit le soldat, ils ont de la marge pour se fermer ; d’ailleurs il n’est que neuf heures.

— Nous avons aussi quelque chose à te dire, Dagobert, reprit Rose après avoir consulté sa sœur du regard.

— Vraiment ?

— Une confidence à te faire.

— Une confidence ?

— Mon Dieu, oui.

— Mais, vois-tu, une confidence très… très importante…, ajouta Rose avec un grand sérieux.

— Une confidence qui nous regarde toutes les deux, reprit Blanche.

— Pardieu… je le crois bien… ce qui regarde l’une regarde toujours l’autre. Est-ce que vous n’êtes pas toujours, comme on dit, deux têtes dans un bonnet ?

— Dame ! il le faut bien, quand tu mets nos deux têtes sous le capuchon de ta pelisse…, dit Rose en riant.

— Voyez-vous, les moqueuses, on n’a ja-