Aller au contenu

Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 1-2.djvu/115

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Et qui n’ont plus que toi au monde, ajouta Blanche d’une voix caressante.

— Hum ! hum ! c’est ça, câlinez-moi… Allez, mes enfants, ajouta tendrement le soldat, je suis content de mon lot, je vous passe votre Gabriel, j’étais bien sûr que moi et Rabat-Joie nous pouvions dormir tranquillement sur nos oreilles… Du reste il n’y a rien d’étonnant à ceci : votre premier songe vous a frappées, et à force d’en jaser, vous l’avez eu de nouveau ; aussi je ne m’étonnerais pas que vous le voyiez une troisième fois, ce bel oiseau de nuit…

— Oh ! Dagobert, ne plaisante pas, ce sont seulement des rêves… mais il nous semble que notre mère nous les envoie. Ne nous disait-elle pas que les jeunes filles orphelines avaient des anges gardiens ?… Eh bien ! Gabriel est notre ange gardien ; il nous protégera et te protégera aussi.

— C’est sans doute bien honnête de sa part de penser à moi ; mais voyez, mes chères enfants, pour m’aider à vous défendre, j’aime mieux Rabat-Joie ; il est moins blond que l’ange, mais il a de meilleures dents, et c’est plus sûr.

— Que tu es impatientant, Dagobert, avec tes plaisanteries !

— C’est vrai, tu ris de tout.