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Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 1-2.djvu/121

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— Qu’avez-vous, Rose ?

— Là… là…, dit-elle en montrant la croisée. Il me semble avoir vu une main déranger la pelisse.

Rose n’avait pas achevé ces paroles, que Dagobert courait à la fenêtre.

Il l’ouvrit violemment après avoir ôté le manteau suspendu à l’espagnolette.

Il faisait nuit noire et grand vent…

Le soldat prêta l’oreille, il n’entendit rien…

Revenant prendre la lumière sur la table, il tâcha d’éclairer au dehors en abritant la flamme avec sa main.

Il ne vit rien…

Fermant de nouveau la fenêtre, il se persuada qu’une bouffée de vent ayant dérangé et agité la pelisse, Rose avait été dupe d’une fausse peur.

— Rassurez-vous, mes enfants… Il vente très fort, c’est ce qui aura fait remuer le coin du manteau.

— Il me semblait bien avoir vu des doigts qui l’écartaient, dit Rose encore tremblante.

— Moi je regardais Dagobert, je n’ai rien vu, reprit Blanche.

— Et il n’y avait rien à voir, mes enfants ; c’est tout simple, la fenêtre est au moins à huit