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Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 1-2.djvu/122

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pieds au-dessus du sol, il faudrait être un géant pour y atteindre, ou avoir une échelle pour y monter. Cette échelle, on n’aurait pas eu le temps de l’ôter, puisque dès que Rose a crié j’ai couru à la fenêtre, et qu’en avançant la lumière au dehors je n’ai rien vu.

— Je me serai trompée, dit Rose.

— Vois-tu, ma sœur… c’est le vent, ajouta Blanche.

— Alors pardon de t’avoir dérangé, mon bon Dagobert.

— C’est égal, reprit le soldat en réfléchissant, je suis fâché que Rabat-Joie ne soit pas revenu, il aurait veillé à la fenêtre, cela vous aurait rassurées ; mais il aura flairé l’écurie de son camarade Jovial, et il aura été lui dire bonsoir en passant ;… j’ai envie d’aller le chercher.

— Oh ! non, Dagobert, ne nous laisse pas seules ! s’écrièrent les petites filles, nous aurions trop peur.

— Au fait, Rabat-Joie ne peut maintenant tarder à revenir, et tout à l’heure nous l’entendrons gratter à la porte, j’en suis sûr… Ah çà ! continuons notre récit, dit Dagobert.

Et il s’assit au chevet des deux sœurs, cette fois bien en face de la fenêtre.

— Voilà donc le général prisonnier à Varso-