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Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 1-2.djvu/152

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ans, je n’en avais pas reçu ; aussi étais-je dans une inquiétude mortelle à son sujet. Excellent père ! toujours le même ; l’âge ne l’a pas affaibli, son caractère est aussi énergique, sa santé aussi robuste que par le passé, me dit-il ; toujours fidèle à ses austères idées républicaines, et espérant beaucoup…

« Car, dit-il, les temps sont proches, et il souligne ces mots… Il me donne aussi, comme tu vas le voir, de bonnes nouvelles de la famille de notre vieux Dagobert… de notre ami… Vrai, ma chère Éva, mon chagrin est moins amer… quand je pense que cet excellent homme est auprès de toi, car, je le connais, il t’aura accompagnée dans ton exil… Quel cœur d’or… sous sa rude écorce de soldat !… Comme il doit aimer notre enfant !… »

Ici, Dagobert toussa deux ou trois fois, se baissa et eut l’air de chercher par terre son petit mouchoir à carreaux rouges et bleus qui était sur son genou.

Il resta ainsi quelques instants courbé.

Quand il se releva il essuyait sa moustache.

— Comme notre père te connaît bien !…

— Comme il a deviné que tu nous aimes !…

— Bien, bien, mes enfants, passons cela… Arrivez tout de suite à ce que dit le général, de