Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 1-2.djvu/160

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

d’une petite baguette recouverte de papier de couleur de feu, les faisait ramper et se coucher épouvantés.

Le Prophète, armé avec soin, tenant à la main le fer chauffé à blanc par Goliath, était donc descendu par la trappe du grenier qui s’étendait au-dessus du vaste hangar où l’on avait déposé les cages de ses animaux ; une simple cloison de planches séparait ce hangar de l’écurie des chevaux du dompteur de bêtes.

Un fanal à réflecteur jetait sur les cages une vive lumière.

Elles étaient au nombre de quatre.

Un grillage de fer, largement espacé, garnissait leurs faces latérales. D’un côté, ce grillage tournait sur des gonds comme une porte, afin de donner passage aux animaux que l’on y renfermait ; le parquet des loges reposait sur deux essieux et quatre petites roulettes de fer ; on les traînait ainsi facilement jusqu’au grand chariot couvert où on les plaçait pendant les voyages. L’une d’elles était vide ; les trois autres renfermaient, comme on sait, une panthère, un tigre et un lion.

La panthère, originaire de Java, semblait mériter ce nom lugubre, la mort, par son aspect sinistre et féroce.

Complètement noire, elle se tenait tapie et