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Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 1-2.djvu/169

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mon tréteau, j’ai regagné le cellier ; comme le chien n’était plus là, j’ai laissé la porte entr’ouverte, j’ai entendu ouvrir la fenêtre, et j’ai vu à la lueur que le vieux avançait la lampe en dehors ; il a regardé, il n’y avait pas d’échelle ; la fenêtre est trop haute pour qu’un homme de taille ordinaire y puisse atteindre…

— Il aura cru que c’était le vent… comme la première fois… Tu es moins maladroit que je ne le croyais.

— Le loup s’est fait renard, vous l’avez dit… Quand j’ai su où était le sac, l’argent et les papiers, ne pouvant mieux faire pour le moment, je suis revenu… et me voilà.

— Monte me chercher la pique de frêne, la plus longue…

— Oui, maître.

— Et la couverture de drap rouge…

— Oui, maître.

— Va.

Goliath monta l’échelle ; arrivé au milieu, il s’arrêta.

— Maître, vous ne voulez pas que je descende… un morceau de viande pour la Mort ?… Vous verrez qu’elle me gardera rancune… Elle mettra tout sur mon compte… Elle n’oublie rien… et à la première occasion…