Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 1-2.djvu/168

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

doucement le loquet de la persienne, je l’ai ouverte, mais les deux carreaux étaient bouchés avec les pans d’une pelisse, j’entendais parler et je ne voyais rien ; j’ai écarté un peu le manteau et j’ai vu… les fillettes dans leur lit me faisaient face… le vieux assis à leur chevet me tournait le dos.

— Et son sac… son sac ? ceci est l’important.

— Son sac était près de la fenêtre, sur une table à côté de la lampe ; j’aurais pu y toucher en allongeant le bras.

— Qu’as-tu entendu ?

— Comme vous m’aviez dit de ne penser qu’au sac, je ne me souviens que de ce qui regardait le sac ; le vieux a dit que dedans il y avait ses papiers, des lettres d’un général, son argent et sa croix.

— Bon… Ensuite.

— Comme ça m’était difficile de tenir la pelisse écartée du trou du carreau, elle m’a échappé… j’ai voulu la reprendre, j’ai trop avancé la main et une des fillettes… l’aura vue… car elle a crié en montrant la fenêtre.

— Misérable !… tout est manqué…, s’écria le Prophète en devenant pâle de colère.

— Attendez donc… non, tout n’est pas manqué. En entendant crier, j’ai sauté à bas de