Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 1-2.djvu/185

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tentatives désespérées pour forcer la porte derrière laquelle se passait cette lutte sanglante.

— Jovial, reprit le soldat, me voilà… au secours !…

À cet accent ami et bien connu, le pauvre animal, déjà presque à ses fins, essaya de tourner la tête vers l’endroit d’où venait la voix de son maître, lui répondit par un hennissement plaintif, et, s’abattant sous les efforts de la panthère, tomba… d’abord sur les genoux, puis sur le flanc… de sorte que son échine et son garrot, longeant la porte, l’empêchaient de s’ouvrir.

Alors tout fut fini.

La panthère s’accroupit sur le cheval, l’étreignit de ses pattes de devant et de derrière, malgré quelques ruades défaillantes, et lui fouilla le flanc de son mufle ensanglanté.

— Au secours… du secours à mon cheval ! criait Dagobert, en ébranlant vainement la serrure.

Puis il ajoutait avec rage :

— Et pas d’armes… pas d’armes…

— Prenez garde ! cria le dompteur de bêtes.

Et il parut à la mansarde du grenier, qui s’ouvrait sur la cour.

— N’essayez pas d’entrer, il y va de la vie… ma panthère est furieuse…