Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 1-2.djvu/186

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— Mais mon cheval… mon cheval ! s’écria Dagobert d’une voix déchirante.

— Il est sorti de son écurie pendant la nuit, il est entré dans le hangar en poussant la porte ; à sa vue, la panthère a brisé sa cage et s’est jetée sur lui… Vous répondrez des malheurs qui peuvent arriver, ajouta le dompteur de bêtes d’un air menaçant, car je vais courir les plus grands dangers pour faire rentrer la Mort dans sa loge.

— Mais mon cheval… Sauvez mon cheval ! s’écria Dagobert, suppliant, désespéré.

Le Prophète disparut de sa lucarne.

Les rugissements des animaux, les cris de Dagobert, réveillèrent tous les gens de l’hôtellerie du Faucon blanc. Çà et là les fenêtres s’éclairaient et s’ouvraient précipitamment. Bientôt les garçons d’auberge accoururent dans la cour avec des lanternes, entourèrent Dagobert et s’informèrent de ce qui venait d’arriver.

— Mon cheval est là… et un des animaux de ce misérable s’est échappé de sa cage ! s’écria le soldat en continuant d’ébranler la porte.

À ces mots, les gens de l’auberge, déjà effrayés de ces épouvantables rugissements, se sauvèrent et coururent prévenir l’hôte.

On conçoit les angoisses du soldat en attendant que la porte du hangar s’ouvrît.