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Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 1-2.djvu/200

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soldat ; il craignait d’y répondre, et dit d’un air embarrassé :

— Oui… Jovial hennissait… mais ce n’était rien !… Ah çà, il nous faut de la lumière. Savez-vous où j’ai mis mon briquet hier soir ? Allons, je perds la tête, il est dans ma poche. Il y a là heureusement une chandelle ; je vais l’allumer pour chercher dans mon sac des papiers dont j’ai besoin.

Dagobert fit jaillir quelques étincelles, se procura de la lumière, et vit en effet la croisée encore entr’ouverte, la table renversée, et auprès de la lampe son havre-sac ; il ferma la fenêtre, releva la petite table, y plaça son sac, et le déboucla afin d’y prendre son portefeuille, placé, ainsi que sa croix et sa bourse, dans une espèce de poche pratiquée entre la doublure et la peau du sac, qui ne paraissait pas avoir été fouillé, grâce au soin avec lequel les courroies étaient rajustées.

Le soldat plongea sa main dans la poche qui s’offrait à l’entrée du havresac, et ne trouva rien.

Foudroyé de surprise, il pâlit et s’écria, en reculant d’un pas :

— Comment ! rien !

— Dagobert, qu’as-tu donc ? dit Blanche.

Il ne répondit pas.