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Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 1-2.djvu/201

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Immobile, penché sur la table, il restait la main toujours plongée dans la poche du sac… Puis bientôt, cédant à un vague espoir… car une si cruelle réalité ne lui paraissait pas possible, il vida précipitamment le contenu du sac sur la table : c’étaient de pauvres hardes à moitié usées, son vieil habit d’uniforme des grenadiers à cheval de la garde impériale, sainte relique pour le soldat. Mais Dagobert eut beau développer chaque objet d’habillement, il n’y trouva ni sa bourse ni son portefeuille, où étaient ses papiers, les lettres du général Simon et sa croix.

En vain, avec cette puérilité terrible qui accompagne toujours les recherches désespérées, le soldat prit le havre-sac par les deux coins et le secoua vigoureusement ; rien n’en sortit.

Les orphelines se regardaient avec inquiétude, ne comprenaient rien au silence et à l’action de Dagobert qui leur tournait le dos.

Blanche se hasarda de lui dire d’une voix timide :

— Qu’as-tu donc ?… Tu ne nous réponds pas… Qu’est-ce que tu cherches dans ton sac ?

Toujours muet, Dagobert se fouilla précipitamment, retourna toutes ses poches ; rien…

Peut-être pour la première fois de sa vie, ses