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Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 1-2.djvu/243

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silencieuse demeure, ainsi que le démontrait l’ameublement d’une assez grande salle au rez-de-chaussée du corps de logis principal. De vieilles boiseries grises couvraient les murs ; le sol carrelé était peint en rouge et soigneusement ciré ; des rideaux de calicot blanc se drapaient aux croisées.

Une sphère, de quatre pieds de diamètre environ, placée sur un piédestal de chêne massif à l’extrémité de la chambre, faisait face à la cheminée.

Sur ce globe d’une grande échelle, on remarquait une foule de petites croix rouges disséminées sur toutes les parties du monde : du nord au sud, du levant au couchant, depuis les pays les plus barbares, les îles les plus lointaines, jusqu’aux nations les plus civilisées, jusqu’à la France, il n’y avait pas une contrée qui n’offrît plusieurs endroits marqués de ces petites croix rouges, servant évidemment de signes indicateurs ou de points de repère.

Devant une table de bois noir, chargée de papiers et adossée au mur, à proximité de la cheminée, une chaise était vide ; plus loin entre les deux fenêtres, on voyait un grand bureau de noyer, surmonté d’étagères remplies de cartons.

À la fin du mois d’octobre 1831, vers les huit