Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 1-2.djvu/245

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telligible pour qui n’eût pas possédé la clef de ces signes, certains passages d’une longue feuille d’écriture.

Au milieu de ce silence profond, par un jour bas et sombre, qui faisait paraître plus triste encore cette grande pièce froide et nue, il y avait quelque chose de sinistre à voir cet homme à figure glacée écrire en caractères mystérieux.

Huit heures sonnèrent.

Le marteau de la porte cochère retentit sourdement, puis un timbre frappa deux coups ; plusieurs portes s’ouvrirent, se fermèrent, et un nouveau personnage entra dans cette chambre.

À sa vue, M. Rodin se leva, mit sa plume entre ses doigts, salua d’un air profondément soumis, et se remit à sa besogne sans prononcer une parole.

Ces deux personnages offraient un contraste frappant.

Le nouveau venu, plus âgé qu’il ne le paraissait, semblait avoir au plus trente-six ou trente-huit ans ; il était d’une taille élégante et élevée ; on aurait difficilement soutenu l’éclat de sa large prunelle grise, brillante comme de l’acier ; son nez, large à sa racine, se terminait par un méplat carrément accusé ; son menton prononcé