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Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 1-2.djvu/27

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Dei, des bénitiers, des images de saints encadrées ; enfin bon nombre de ces livrets imprimés à Fribourg sur gros papier bleuâtre, livrets où l’on raconte divers miracles modernes, où l’on cite une lettre autographe de J. C. adressée à un fidèle, où l’on fait enfin pour les années 1831 et 1832 les prédictions les plus effrayantes contre la France impie et révolutionnaire.

Une de ces peintures sur toile, dont les bateleurs ornent la devanture de leurs théâtres forains, est suspendue à l’une des poutres transversales de la toiture, sans doute pour que ce tableau ne se gâte pas en restant trop longtemps roulé.

Cette toile porte cette inscription :

La véridique et mémorable conversion d’Ignace Morok, surnommé le Prophète, arrivée en l’année 1828 à Fribourg.

Ce tableau, de proportion plus grande que nature, d’une couleur violente, d’un caractère barbare, est divisé en trois compartiments, qui offrent en action trois phases importantes de la vie de ce converti surnommé le Prophète.

Dans le premier, on voit un homme à longue barbe, d’un blond presque blanc, à figure farouche, et vêtu de peau de rennes, comme le sont