posent d’immenses espérances et de non moins immenses intérêts.
« Par suite de ces ménagements auxquels on est tenu envers lui, on a dû consentir à ce qu’il fît partie de la mission d’Amérique, car il joint à une douceur angélique une intrépidité calme, un esprit aventureux, que l’on n’a pu satisfaire qu’en lui permettant de partager la vie périlleuse des missionnaires. Heureusement, on a donné les plus sévères instructions à ses supérieurs à Charlestown, afin qu’ils n’exposent jamais une vie si précieuse. Ils doivent le renvoyer à Paris au moins un mois ou deux avant le 13 février… »
Le maître de Rodin, l’interrompant de nouveau, lui dit :
— Lisez la lettre de Charlestown ; voyez ce que l’on vous mande, afin de compléter aussi cette information.
Après avoir lu, Rodin répondit :
— Gabriel est attendu, d’un jour à l’autre, des montagnes Rocheuses, où il avait absolument voulu aller seul en mission…
— Quelle imprudence !
— Sans doute il n’a couru aucun danger, puisqu’il a annoncé lui-même son retour à Charlestown… Dès son arrivée, qui ne peut dépasser le milieu de ce mois, écrit-on, on le