Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 1-2.djvu/274

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rente, et sur M. Tripeaud, pour combattre et vaincre les desseins étranges, inouïs, que cette jeune personne, aussi résolue qu’indépendante, ne craint pas d’annoncer… et que malheureusement l’on ne peut fructueusement exploiter… dans l’intérêt de l’affaire en question, car… »

Rodin ne put continuer ; deux coups discrètement frappés à la porte l’interrompirent.

Le secrétaire se leva, alla voir qui heurtait, resta un moment dehors, puis revint tenant deux lettres à la main, en disant :

— Madame la princesse a profité du départ d’une estafette pour envoyer…

— Donnez la lettre de la princesse ! s’écria le maître de Rodin sans le laisser achever. Enfin, je vais avoir des nouvelles de ma mère ! ajouta-t-il.

À peine avait-il lu quelques lignes de cette lettre, qu’il pâlit ; ses traits exprimèrent aussitôt un étonnement profond et douloureux, une douleur poignante.

— Ma mère ! s’écria-t-il. Oh ! mon Dieu ! ma mère !

— Quelque malheur serait-il arrivé ? demanda Rodin d’un air alarmé, en se levant à l’exclamation de son maître.

— Sa convalescence était trompeuse, lui répondit celui-ci avec abattement, elle est main-