Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 1-2.djvu/278

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Rodin s’occupa des réponses qu’on venait de lui ordonner de faire et les transcrivit en chiffres.

Au bout de trois quarts d’heure, on entendit bruire les grelots des chevaux de poste.

Le vieux serviteur rentra après avoir discrètement frappé.

— La voiture est attelée, dit-il.

Rodin fit un signe de tête, le domestique sortit.

Le secrétaire alla heurter à son tour à la porte de l’appartement de son maître.

Celui-ci sortit, toujours grave et froid, mais d’une pâleur effrayante ; il tenait une lettre à la main.

— Pour ma mère… dit-il à Rodin ; vous enverrez un courrier à l’instant…

— À l’instant… répondit le secrétaire.

— Que les trois lettres pour Leipzig, Batavia et Charlestown partent aujourd’hui même par la voie accoutumée ; c’est de la dernière importance, vous le savez.

Tels furent les derniers mots de cet homme…

Exécutant avec une obéissance impitoyable des ordres impitoyables, il partait en effet sans tenter de revoir sa mère.

Son secrétaire l’accompagna respectueusement jusqu’à sa voiture.