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Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 1-2.djvu/281

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périeusement jeté sa main sur ce monde, qu’il semblait vouloir dominer à force d’orgueil et d’audace.

Le premier ressemblait à l’aigle qui plane au-dessus de sa proie… l’autre au reptile qui enserre sa victime de ses plis inextricables…

Au bout de quelques instants, Rodin s’approcha de son bureau en se frottant vivement les mains, et écrivit la lettre suivante, à l’aide d’un chiffre particulier, inconnu de son maître.


Paris, 9 heures 3/4 du matin.


« Il est parti… mais il a hésité !

« Quand il a reçu l’ordre, sa mère mourante l’appelait auprès d’elle ; il pouvait peut-être, lui disait-on, la sauver par sa présence… Aussi s’est-il écrié : Ne pas me rendre auprès de ma mère… ce serait un parricide !

« Pourtantil est parti !… mais il a hésité.

« Je le surveille toujours

« Ces lignes arriveront à Rome en même temps que lui


« P.-S. Dites au cardinal-prince qu’il peut compter sur moi, mais qu’à son tour il me serve activement. »