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Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 1-2.djvu/303

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mes bizarres, sont, ici, arrondis en arcades, là, élancés en flèches, plus loin ombellés en parasols, mais si feuillus, si épais, si enchevêtrés les uns dans les autres, que leur dôme est impénétrable à la pluie.

Le sol, toujours marécageux, malgré cette chaleur infernale, disparaît sous un inextricable amas de lianes, de fougères, de joncs touffus, d’une fraîcheur, d’une vigueur de végétation incroyables, et qui atteignent presque au toit de l’ajoupa caché là, ainsi qu’un nid dans l’herbe.

Rien de plus suffocant que cette atmosphère pesamment chargée d’exhalaisons humides comme la vapeur de l’eau chaude, et imprégnée des parfums les plus violents, les plus âcres ; car le cannelier, le gingembre, le stéphanotis, le gardenia, mêlés à ces arbres et à ces lianes, répandent par bouffées leur arôme pénétrant.

Un toit de larges feuilles de bananier recouvre cette cabane ; à l’une des extrémités est une ouverture carrée servant de fenêtre et grillagée très-finement avec des fibres végétales, afin d’empêcher les reptiles et les insectes venimeux de se glisser dans l’ajoupa.

Un énorme tronc d’arbre mort, encore debout, mais très-incliné, et dont le faîte touche le toit de l’ajoupa, sort du milieu du taillis ; de