Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 1-2.djvu/305

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large robe de mousseline blanche à manches flottantes laisse voir sa poitrine et ses bras, dignes de l’Antinoüs ; le marbre n’est ni plus ferme ni plus poli que sa peau, dont la nuance dorée contraste vivement avec la blancheur de ses vêtements. Sur sa poitrine large et saillante, on voit une profonde cicatrice… Il a reçu un coup de feu en défendant la vie du général Simon, du père de Rose et de Blanche.

Il porte au cou une petite médaille, pareille à celle que portent les deux sœurs.

Cet Indien est Djalma.

Ses traits sont à la fois d’une grande noblesse et d’une beauté charmante ; ses cheveux, d’un noir bleu, séparés sur son front, tombent souples, mais non bouclés, sur ses épaules ; ses sourcils, hardiment et finement dessinés, sont d’un noir aussi foncé que ses longs cils dont l’ombre se projette sur ses joues imberbes ; ses lèvres d’un rouge vif, légèrement entr’ouvertes, exhalent un souffle oppressé ; son sommeil est lourd, pénible, car la chaleur devient de plus en plus suffocante.

Au dehors, le silence est profond. Il n’y a pas le plus léger souffle de brise.

Cependant, au bout de quelques minutes, les fougères énormes qui couvrent le sol commencent à s’agiter presque imperceptiblement,