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Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 1-2.djvu/307

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S’allongeant sur l’énorme tronc du côté opposé à la cabane, et ainsi masqué par le volume de cet arbre entouré de lianes, il commença d’y grimper, d’y ramper silencieusement, avec autant de patience que de précaution. Dans l’ondulation de son échine, dans la flexibilité de ses mouvements, dans sa vigueur contenue, dont la détente devait être terrible, il y avait quelque chose de la sourde et perfide allure du tigre guettant sa proie.

Atteignant ainsi, complètement inaperçu, la partie déclive de l’arbre, qui touchait presque au toit de la cabane, il ne fut plus séparé que par une distance d’un pied environ de la petite fenêtre. Alors il avança prudemment la tête, et plongea son regard dans l’intérieur de la cabane, afin de trouver le moyen de s’y introduire.

À la vue de Djalma profondément endormi, les yeux brillants de l’étrangleur redoublèrent d’éclat ; une contraction nerveuse, ou plutôt un rire muet et farouche, bridant les deux coins de sa bouche, les attira vers les pommettes et découvrit deux rangées de dents limées triangulairement comme une lame de scie, et teintes d’un noir luisant.

Djalma était couché de telle sorte, et si près de la porte de l’ajoupa (elle s’ouvrait de dehors