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Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 1-2.djvu/311

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d’outre-mer, voltigea de feuille en feuille et vint s’abattre et se fixer sur un buisson de gardenias odorants à portée du jeune Indien.

Celui-ci suspendit son chant, s’arrêta, avança prudemment le pied, puis la main… et saisit le papillon.

Tout à coup l’esclave voit la sinistre figure de l’étrangleur se dresser devant lui… il entend un sifflement pareil à celui d’une fronde, il sent une corde lancée avec autant de rapidité que de force entourer son cou d’un triple nœud, et presque aussitôt le plomb dont elle est armée le frappe violemment derrière le crâne.

Cette attaque fut si brusque, si imprévue, que le serviteur de Djalma ne put pousser un seul cri, un seul gémissement.

Il chancela… L’étrangleur donna une vigoureuse secousse au lacet… La figure bronzée de l’esclave devint d’un noir pourpré, et il tomba sur ses genoux, en agitant les bras…

L’étrangleur le renversa tout à fait… serra si violemment la corde, que le sang jaillit de la peau… La victime fit quelques derniers mouvements convulsifs, et puis ce fut tout…

Pendant cette rapide mais terrible agonie, le meurtrier, agenouillé devant sa victime, épiant ses moindres convulsions, attachant sur elle