Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 1-2.djvu/323

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de l’émeraude et du rubis, de la topaze et du saphir.

Cette allée, un peu exhaussée, dominait un petit étang où se projetait çà et là l’ombre verte des tamarins et des nopals ; l’eau calme, limpide, laissait voir, comme incrustés dans une masse de cristal bleuâtre, tant ils sont immobiles, des poissons d’argent aux nageoires de pourpre, d’autres d’azur aux nageoires vermeilles ; tous, sans mouvement à la surface de l’eau, où miroitait un éblouissant rayon de soleil, se plaisaient à se sentir inondés de lumière et de chaleur ; mille insectes, pierreries vivantes, aux ailes de feu, glissaient, voletaient, bourdonnaient, sur cette onde transparente où se reflétaient à une profondeur extraordinaire les nuances diaprées des feuilles et des fleurs aquatiques du rivage.

Il est impossible de rendre l’aspect de cette nature exubérante, luxuriante de couleurs, de parfums, de soleil, et servant pour ainsi dire de cadre au jeune et brillant cavalier qui arrivait du fond de l’avenue.

C’est Djalma.

Il ne s’est pas aperçu que l’étrangleur lui a tracé sur le bras gauche certains signes ineffaçables.

Sa cavale javanaise, de taille moyenne, rem-