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Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 1-2.djvu/340

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pelaient entre eux frères de la bonne œuvre ou phansegars, ce qui signifie simplement étrangleurs ; ces meurtriers ne répandent pas le sang, ils étranglent leurs victimes moins pour les voler que pour obéir à une vocation homicide et aux lois d’une infernale divinité nommée par eux Bhowanie.

« Je ne puis mieux vous donner une idée sur cette horrible secte qu’en transcrivant ici quelques lignes de l’avant-propos du rapport du colonel Sleeman, qui a poursuivi cette association ténébreuse avec un zèle infatigable ; ce rapport a été publié il y a deux mois. En voici un extrait ; c’est le colonel qui parle…


« Durant 1822 à 1824, quand j’étais chargé de la magistrature et de l’administration civile du district de Nersingpour, il ne se commettait pas un meurtre, pas le plus petit vol, par un bandit ordinaire, dont je n’eusse immédiatement connaissance ; mais si quelqu’un était venu me dire à cette époque qu’une bande d’assassins de profession héréditaire demeurait dans le village de Kundelie, à quatre cents mètres tout au plus de ma cour de justice, que les admirables bosquets du village de Mundesoor, à une journée de marche de ma résidence, étaient un des plus ef-