Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 1-2.djvu/345

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il a sans doute fait beaucoup de mal à M. François Hardy ; mais il a, dit-on, gravement compromis sa fortune à lui, Tripeaud ; or, s’il fait faillite, le contre-coup de son désastre nous serait très-funeste, puisqu’il nous doit beaucoup d’argent, à moi et aux nôtres.

« Dans cet état de choses, il serait bien à désirer que, par les moyens tout-puissants et de toute nature dont on dispose, on parvînt à discréditer complètement et à faire tomber la maison de M. François Hardy, déjà ébranlée par la concurrence acharnée de M. Tripeaud ; cette combinaison réussissant, celui-ci regagnerait en très peu de temps tout ce qu’il a perdu ; la ruine de son rival assurerait sa prospérité, à lui Tripeaud, et nos créances seraient couvertes.

« Sans doute, il serait pénible, il serait douloureux d’être obligé d’en venir à cette extrémité pour rentrer dans nos fonds ; mais de nos jours n’est-on pas quelquefois autorisé à se servir des armes que l’on emploie incessamment contre nous ? Si l’on en est réduit là par l’injustice et la méchanceté des hommes, il faut se résigner en songeant que si nous tenons à conserver ces biens terrestres, c’est dans une intention toute à la plus grande gloire de Dieu, tandis qu’entre les mains de nos ennemis ces