— Oui, c’est le cri du vautour emportant sa proie, dit le nègre en écoutant à son tour, c’est le signal par lequel nos frères annoncent aussi qu’ils ont saisi leur proie.
Peu de temps après, le Malais paraissait à la porte de la hutte.
Il était drapé dans une grande pièce de coton rayée de couleurs tranchantes.
— Eh bien ? dit le nègre avec inquiétude, as-tu réussi ?
— Djalma portera toute sa vie le signe de la bonne œuvre, dit le Malais avec orgueil ; pour parvenir jusqu’à lui… j’ai dû offrir à Bhowanie un homme qui se trouvait sur mon passage ;… j’ai laissé le corps sous des broussailles près de l’ajoupa. Mais Djalma… porte notre signe. Mahal le contrebandier l’a su le premier.
— Et Djalma ne s’est pas réveillé !… dit l’Indien confondu de l’adresse du Malais.
— S’il s’était réveillé, répondit celui-ci avec calme, j’étais mort… puisque je devais épargner sa vie…
— Parce que sa vie peut nous être plus utile que sa mort, reprit le métis.
Puis s’adressant au Malais :
— Frère, en risquant ta vie pour la bonne œuvre, tu as fait aujourd’hui ce que nous avons fait hier, ce que nous ferons demain… Aujour-