Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 1-2.djvu/429

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courageux, si imprudent, une fois qu’il s’agit d’être utile…

— Courageux… jusqu’à l’imprudence…, se dit Rodin avec impatience… Je n’aime pas cela…

— Enfin, reprit Catherine, je viens de faire mettre ici à côté du linge bien chaud… des cordiaux… Pourvu que cela, mon Dieu ! serve à quelque chose !

— Il faut toujours l’espérer, ma chère madame… J’ai bien regretté que mon âge, ma faiblesse, ne m’aient pas permis de me joindre à votre excellent mari… Je regrette aussi de ne pouvoir attendre pour savoir l’issue de ses efforts, et l’en féliciter, s’ils sont heureux… car je suis malheureusement forcé de repartir… mes moments sont comptés. Je vous serai très-obligé de faire atteler mon cabriolet.

— Oui, monsieur… j’y vais aller.

— Un mot… ma chère, ma bonne madame Dupont… Vous êtes une femme de tête et d’excellent conseil… J’ai mis votre mari à même de garder, s’il le veut, la place de régisseur de cette terre…

— Il serait possible ?… Que de reconnaissance ! Sans cette place… vieux comme nous sommes, nous ne saurions que devenir.

— J’ai seulement mis à cette promesse…