Aller au contenu

Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 1-2.djvu/442

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Le soldat, incapable de prononcer une parole, tomba à genoux sur le seuil en tendant ses bras aux filles du général Simon… pendant que Rabat-Joie, courant à elles, leur léchait les mains…

Mais l’émotion était trop violente pour Dagobert… lorsqu’il eut serré entre ses bras les orphelines, sa tête se pencha en arrière, et il fût tombé à la renverse sans les soins des paysans. Malgré les observations de la femme du régisseur sur leur faiblesse et sur leur émotion, les deux jeunes filles voulurent accompagner Dagobert évanoui, que l’on transporta dans une chambre voisine.

À la vue du soldat, la figure de M. Rodin s’était violemment contractée, car jusqu’alors il avait cru à la mort du guide des filles du général Simon.

Le missionnaire, accablé de fatigue, s’appuyait sur une chaise et n’avait pas encore aperçu Rodin.

Un nouveau personnage, un homme au teint jaune et mat, entra dans cette chambre, accompagné d’un paysan qui lui indiqua Gabriel.

L’homme au teint jaune, à qui on avait prêté une blouse et un pantalon de paysan, s’approcha du missionnaire, et lui dit en français, mais avec un accent étranger :