Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 1-2.djvu/454

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depuis… en prison… vos paroles, dont nous nous souvenions, nous ont consolées, nous ont donné du courage.

— N’est-ce donc pas vous qui nous avez fait sortir de prison, à Leipzig, pendant cette nuit si noire… que nous ne pouvions vous voir ?

— Moi !…

— Quel autre que vous serait venu à notre secours et à celui de notre vieil ami ?…

— Nous lui disions bien que vous l’aimeriez parce qu’il nous aimait, lui qui ne voulait pas croire aux anges.

— Aussi, ce matin, pendant la tempête, nous n’avions presque pas peur.

— Nous vous attendions.

— Ce matin, oui, mes sœurs, Dieu m’a accordé la grâce de m’envoyer à votre secours ; j’arrivais d’Amérique, mais je ne suis jamais allé à Leipzig… Ce n’est donc pas moi qui vous ai fait sortir de prison… Dites-moi, mes sœurs, ajouta-t-il en souriant avec bonté, pour qui me prenez-vous ?

— Pour un bon ange que nous avons déjà vu en rêve et que notre mère a envoyé du ciel pour nous protéger.

— Mes chères sœurs, je ne suis qu’un pauvre prêtre… Le hasard fait que je ressemble sans doute à l’ange que vous avez vu en songe