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Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 1-2.djvu/468

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— Soyez tranquille… je ferai tout mon possible auprès de la bossue pour savoir où demeure sa sœur.

— Et pour vous donner courage, je vais vous attendre au cabaret en face du cloître, et nous boirons un verre de vin chaud à votre retour.

— Ça ne sera pas de refus, car il fait ce soir un froid diablement noir.

— Ne m’en parlez pas, ce matin l’eau gelait sur mon goupillon, et j’étais roide comme une momie sur ma chaise à la porte de l’église. Ah ! mon garçon ! tout n’est pas rose dans le métier de donneur d’eau bénite…

— Heureusement, il y a les profits…

— Allons, bonne chance… N’oubliez pas, numéro 5… la petite allée à côté de la boutique du teinturier.

— C’est dit, c’est dit…

Et les deux hommes se séparèrent.

L’un gagna la place du Cloître, l’autre se dirigea au contraire vers l’extrémité de la ruelle qui débouche rue Saint-Merry, et ne fut pas longtemps à trouver le numéro de la maison qu’il cherchait, maison haute et étroite, et, comme toutes celles de cette rue, d’une triste et misérable apparence.

De ce moment l’homme commença de se pro-