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Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 1-2.djvu/487

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par an, un cabinet dans les combles, où il y avait juste la place d’un petit lit, d’une chaise et d’une table ; Agricol payait dix-huit francs, qui complétaient les trente francs, prix réel de la location du cabinet ; il restait donc à la Mayeux environ un franc soixante et dix centimes par mois pour son entretien.

Quant aux nombreuses ouvrières qui, ne gagnant pas plus que la Mayeux, ne se trouvent pas dans une position aussi heureuse que la sienne, lorsqu’elles n’ont ni logis, ni famille, elles achètent un morceau de pain et quelque autre aliment pour leur journée, et moyennant un ou deux sous par nuit elles partagent la couche d’une compagne dans une misérable chambre garnie, où se trouvent généralement cinq ou six lits, dont plusieurs sont occupés par des hommes, ceux-ci étant les hôtes les plus nombreux.

Oui, et malgré l’horrible dégoût qu’une malheureuse fille honnête et pure éprouve à cette communauté de demeure, il faut qu’elle s’y soumette ; un logeur ne peut diviser sa maison en chambres d’hommes et en chambres de femmes…

Pour qu’une ouvrière puisse se mettre dans ses meubles, si misérable que soit son installation, il lui faut dépenser au moins trente ou