Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 1-2.djvu/53

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pées de votre entretien… Oui, oui, mesdemoiselles… voilà deux jours que vous paraissez avoir de fameuses affaires ensemble… Tant mieux, surtout si cela vous amuse.

Les deux sœurs rougirent, échangèrent un demi-sourire qui contrasta avec les larmes qui remplissaient encore leurs yeux, et Rose dit au soldat avec un peu d’embarras :

— Mais non, je t’assure, Dagobert, nous parlions de choses et d’autres.

— Bien, bien, je ne veux rien savoir… Ah çà ! reposez-vous quelques moments encore, et puis en route, car il se fait tard, et il faut que nous soyons à Mockern avant la nuit… pour nous remettre en route demain matin de bonne heure.

— Nous avons encore bien, bien du chemin ? demanda Rose.

— Pour aller jusqu’à Paris ? Oui, mes enfants, une centaine d’étapes… nous n’allons pas vite, mais nous avançons… et nous voyageons à bon marché, car notre bourse est petite ; un cabinet pour vous, une paillasse et une couverture pour moi à votre porte, avec Rabat-Joie sur mes pieds, une litière de paille fraîche pour le vieux Jovial, voilà nos frais de route ; je ne parle pas de la nourriture, parce que vous mangez à vous deux comme une souris, et que j’ai appris en Égypte