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Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 1-2.djvu/531

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tous ceux que tu m’aurais dits pendant dix-huit ans ?… Quant à Gabriel, je te conterai tout à l’heure où et comment nous l’avons rencontré, car si tu crois dormir, tu te trompes ; tu me donneras la moitié de ta chambre… et nous causerons… Rabat-Joie restera en dehors de la porte de cette chambre ; c’est une vieille habitude à lui d’être près de ces enfants.

— Mon Dieu, mon ami, je ne pense à rien ; mais dans un tel moment… Enfin, si ces demoiselles et toi vous vouliez souper… Agricol irait chercher quelque chose tout de suite chez le traiteur.

— Le cœur vous en dit-il, mes enfants ?

— Non, merci, Dagobert, nous n’avons pas faim, nous sommes trop contentes…

— Vous prendrez bien toujours de l’eau sucrée bien chaude avec un peu de vin, pour vous réchauffer, mes chères demoiselles, dit Françoise ; malheureusement, je n’ai pas autre chose.

— C’est ça, tu as raison, Françoise, ces chères enfants sont fatiguées : tu vas les coucher… Pendant ce temps-là je monterai chez mon garçon avec lui, et demain matin, avant que Rose et Blanche soient réveillées, je descendrai causer avec toi pour laisser un peu de répit à Agricol.