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Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 1-2.djvu/55

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— Alors, mes enfants, si vous trouvez que je fais bien mon métier de blanchisseuse, continuez-moi votre pratique, c’est moins cher, et en route, il n’y a pas de petite économie, surtout pour de pauvres gens comme nous, car il faut au moins que nous ayons de quoi arriver à Paris… Nos papiers et la médaille que vous portez feront le reste, il faut l’espérer du moins…

— Cette médaille est sacrée pour nous… notre mère nous l’a donnée en mourant…

— Aussi prenez bien garde de la perdre, assurez-vous de temps en temps que vous l’avez.

— La voilà, dit Blanche.

Et elle tira de son corsage une petite médaille de bronze qu’elle portait au cou, suspendue par une chaînette de même métal.

Cette médaille offrait sur ses deux faces les inscriptions ci-dessous :


VICTIME
de
L. C. D. J.
Priez pour moi.
PARIS,
Le 13 février 1682.
À PARIS
Rue Saint-François no 3.
Dans un siècle et demi
vous serez
le 13 février 1832.
PRIEZ POUR MOI.


— Qu’est-ce que cela signifie, Dagobert ? reprit Blanche en considérant ces lugubres inscriptions. Notre mère n’a pu nous le dire.

— Nous parlerons de tout cela ce soir à la