Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 1-2.djvu/555

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— Vous verrez… que de bien-être, que de joie, que d’affection sur tous les visages de ceux qu’il emploie ! comme on travaille avec plaisir… avec ardeur !

— Ah çà ! c’est donc un grand magicien que ton M. Hardy !

— Un grand magicien, mon père… il a su rendre le travail attrayant… voilà le plaisir… En outre d’un juste salaire, il nous accorde une part dans ses bénéfices, selon notre capacité, voilà pour l’ardeur qu’on met à travailler ; et ce n’est pas tout, il a fait construire de grands et beaux bâtiments où tous les ouvriers trouvent, à moins de frais qu’ailleurs, des logements gais et salubres, et où ils jouissent de tous les bienfaits de l’association… Mais vous verrez, vous dis-je… vous verrez !

— On a bien raison de dire que Paris est le pays des merveilles. Enfin, m’y voilà… pour ne plus te quitter, ni toi, ni la bonne femme.

— Non, mon père, nous ne nous quitterons plus…, dit Agricol en étouffant un soupir ; nous tâcherons, ma mère et moi, de vous faire oublier tout ce que vous avez souffert.

— Souffert ! qui diable a souffert ?… regarde-moi donc bien en face, est-ce que j’ai une mine de souffrance ? Mordieu ! depuis que j’ai mis le pied ici, je me sens jeune homme… Tu me ver-