Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 1-2.djvu/596

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de camélias, d’ibiscus et de gardénias en pleine floraison, formaient une sorte de buisson diapré des plus vives couleurs.

Au fond de la chambre, faisant face à la croisée, on voyait, entourée d’une autre masse de fleurs, une réduction en marbre blanc du groupe enchanteur de Daphnis et Chloé, le plus chaste idéal de la grâce pudique et de la beauté juvénile…

Deux lampes d’or, à parfums, brûlaient sur le socle de malachite qui supportait ces deux charmantes figures…

Un grand coffre d’argent niellé, rehaussé de figurines de vermeil et de pierreries de couleur, supporté sur quatre pieds de bronze doré, servait de nécessaire de toilette ; deux glaces-psyché, décorées de girandoles, quelques excellentes copies de Raphaël et du Titien, peintes par Adrienne, et représentant des portraits d’homme ou de femme d’une beauté parfaite ; plusieurs consoles de jaspe oriental supportant des aiguières d’argent et de vermeil, couvertes d’ornements repoussés, et remplies d’eaux de senteur ; un moelleux divan, quelques sièges et une table de bois doré, complétaient l’ameublement de cette chambre, imprégnée des parfums les plus suaves.

Adrienne, que l’on venait de retirer du bain,