Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 1-2.djvu/610

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où se trouvait un petit nécessaire à écrire, s’assit et dit à sa maîtresse :

— J’attends les ordres de mademoiselle…

Adrienne de Cardoville, dont le charmant visage rayonnait de joie, de bonheur et de gaieté, dicta le billet suivant, adressé à un bon vieux peintre, qui lui avait longtemps enseigné le dessin et la peinture, car elle excellait dans cet art comme dans tous les autres :


« Mon cher Titien, mon bon Véronèse, mon digne Raphaël… vous allez me rendre un très-grand service, et vous le ferez, j’en suis sûre, avec cette parfaite obligeance que j’ai toujours trouvée en vous…

« Vous allez tout de suite vous entendre avec le savant artiste qui a dessiné mes derniers costumes du quinzième siècle. Il s’agit cette fois de costumes indiens modernes pour un jeune homme… Oui, monsieur, pour un jeune homme… Et d’après ce que j’en imagine, vous pourrez faire prendre mesure sur l’Antinoüs ou plutôt sur le Bacchus indien, ce sera plus à propos…

« Il faut que ces vêtements soient à la fois d’une grande exactitude, d’une grande richesse et d’une grande élégance ; vous choisirez les plus belles étoffes possibles, tâchez surtout qu’elles se rapprochent des tissus de l’Inde ;