Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 1-2.djvu/90

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

en ramassant soigneusement l’avoine dans la mangeoire ; une fois dans une autre écurie, et il doit y en avoir ici, il ne laissera pas son picotin, et nous pourrons nous mettre en route demain matin de bonne heure.

Le cheval effaré, après avoir couru et bondi dans la cour, revint à la voix du soldat, qui le prit facilement par son licou ; un palefrenier, à qui Dagobert demanda s’il n’y avait pas une autre écurie vacante, lui en indiqua une qui ne pouvait contenir qu’un seul cheval ; Jovial y fut convenablement établi.

Une fois délivré de son farouche voisinage, le cheval redevint tranquille, s’égaya même beaucoup aux dépens de la houppelande de Dagobert qui, grâce à cette belle humeur, aurait pu, le soir même, exercer son talent de tailleur ; mais il ne songea qu’à admirer la prestesse avec laquelle Jovial dévorait sa provende.

Complètement rassuré, le soldat ferma la porte de l’écurie, se dépêcha d’aller souper, afin de rejoindre ensuite les orphelines, qu’il se reprochait de laisser seules depuis si longtemps.